Fonds d’or et fonds peints Italiens (1300 - 1560)
(1300 – 1560)
Notre troisième exposition d’œuvres italiennes présentait vingt-neuf panneaux et une sculpture allant d’environ 1300 à 1560. Sur ces vingt-neuf panneaux, dix-sept avaient un fond d’or et douze un fond peint (soit avec une couleur unie, soit avec un paysage ou une architecture).
L’exposition débutait par trois œuvres du tout début du XIVème siècle, qui étaient des découvertes d’artistes très rares : deux petits panneaux du Maître de San Torpé, ce grand artiste pisan, très proche de Duccio, et une bouleversante Tête de Christ de Giuliano di Martino da Rimini, un fragment de croix de ce chef de l’école giottesque à Rimini, dont on ne connaît que deux autres croix et seulement quelques peintures sur panneau.
Le Saint Evêque d’Angelo Puccinelli était également un important ajout au corpus de ce célèbre peintre de Lucques, de la fin du XIVème siècle.
Le début du XVème siècle était représenté entre autres par l’un des deux plus importants protagonistes du Gothique International, Gherardo Starnina, avec une œuvre de petit format et d’une grande finesse, où se lisaient l’influence de l’Espagne (où il vécut longtemps) et des styles franco-flamand et allemand. La Crucifixion du bolonais Jacopo di Paolo offrait une toute autre vision d’une période qui se situe quelques années après le tableau de Starnina, habitée par le pathétique et rappelant, si besoin était, les importantes différences de développement d’une région à l’autre.
Nous avons eu la chance de pouvoir également montrer une œuvre de Carlo Crivelli dont il n’existe pratiquement plus rien sur le marché. Il s’agissait de l’un de ces personnages échappés du monde quasi surréaliste qui fut le sien, animés d’une tension et d’une violence qu’on ne trouve chez aucun autre artiste, et modelés par un vigoureux dessin sous-jacent, à grandes hachures.
Il faut enfin mentionner deux magnifiques Vierge à l’Enfant: la première était un chef d’oeuvre du léonardesque Marco d’Oggiono, si léonardesque que plusieurs de ses œuvres furent jusqu’à il y a peu de temps attribuées au maître ; la seconde était de Giuliano Bugiardini, l’auteur de la Muta d’Urbino et de la Monaca des Offices, si longtemps attribués à Raphaël.